Des pays d’Afrique rejettent les contrats « une ceinture, une route »
Un aéroport en Sierra Leone, un port en Tanzanie : des projets formés dans le cadre de l’initiative mondiale chinoise « une ceinture, une route », mais tous deux suspendus par les pays concernés pour des considérations liées aux coûts et à la souveraineté.
L’initiative « une ceinture, une route » a pour but de recréer et d’étendre, au moyen de projets d’infrastructures et de développement, les célèbres voies commerciales de la Route de la soie qui reliaient la Chine au reste du monde. Mais certains projets s’attirent des critiques parce qu’ils entraînent un endettement insoutenable, portent atteinte à la souveraineté du pays hôte et nuisent à l’environnement.
« Les contrats de Beijing sont assortis non pas de conditions, mais de chaînes », a prévenu le secrétaire d’État Mike Pompeo en juin.
L’organisme de recherche Center for a New American Security a évalué 10 projets d’investissement chinois spécifiques, allant de la construction d’un complexe spatial en Argentine à l’agrandissement du port de Haïfa en Israël. Dans son rapport, il a relevé une foule de problèmes, dont la perte de contrôle, l’endettement et la corruption.
Des préoccupations concernant notamment l’endettement et la viabilité ont motivé la décision prise l’an dernier par la Sierra Leone d’annuler la construction de l’aéroport international de Mamamah. Le projet de 300 millions de dollars devait être financé au moyen de prêts chinois, et les travaux réalisés par une société chinoise. La Sierra Leone a estimé qu’il serait « non rentable de procéder à la construction ». La Banque mondiale avait également exprimé ses inquiétudes à propos du coût du projet et de sa viabilité commerciale.
En Tanzanie, le gouvernement a suspendu indéfiniment le projet du port de Bagamoyo qui devait être construit par la Chine, craignant que cela ne porte atteinte à la souveraineté du pays. La Chine réclame « une garantie de 33 ans et un bail de 99 ans », a expliqué le président tanzanien, John Magufuli, à un groupe d’investisseurs en juin.
Une meilleure solution
Avec l’aide au développement offerte par les États-Unis, les pays bénéficiaires ne se retrouvent pas criblés de dettes, leur souveraineté nationale n’est pas érodée, et leur environnement n’est pas détruit.
« Nous espérons étendre nos partenariats économiques avec les pays qui sont déterminés à devenir autonomes et à promouvoir le développement d’opportunités pour la création d’emplois en Afrique et aux États-Unis », a déclaré le président Trump en présentant sa stratégie pour l’Afrique, l’an dernier.
Au moyen de leur nouvelle initiative présidentielle intitulée Prosper Africa, les États-Unis soutiennent les investissements américains sur le continent africain afin d’améliorer le climat d’affaires et d’accélérer la croissance de la classe moyenne africaine.
Les États-Unis ont, par exemple, investi dans des réseaux mobiles à travers l’Afrique, dans une industrie diamantaire locale au Botswana et dans une usine de thé réhabilitée au Rwanda. L’initiative Power Africa a mobilisé plus de 18 milliards de dollars en financements et permis à plus de 57 millions de personnes en Afrique subsaharienne d’avoir accès à l’électricité.
Et ce ne sont que quelques-uns des nombreux projets soutenus par les États-Unis dans toute l’Afrique.
« Trop souvent, [les prêts étrangers] sont assortis de conditions et mènent à une dette exorbitante », a souligné le vice-président Mike Pence à propos des pays en développement lors du sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC), l’an dernier.
« Nous ne noyons pas nos partenaires dans une mer de dettes. Nous n’avons pas recours à la contrainte ni ne compromettons votre indépendance. »
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